Dans la petite ville de Bureaucratieville, les citoyens se posent des questions depuis des mois sur les dépenses de la municipalité. Mais à chaque tentative de clarification, les autorités locales semblent plonger dans une version moderne de la langue de bois, laissant les résidents perplexes et désireux de savoir où leur argent disparaît.

Le maire de Bureaucratieville, Gaston Gaspilleur, a récemment annoncé une nouvelle politique de transparence : ne répondre à aucune question sur les dépenses de la ville. «C’est une initiative visionnaire visant à économiser des ressources. Moins nous parlons des chiffres, plus d’argent nous pourrons dépenser ailleurs», explique-t-il lors d’une conférence de presse où toutes les questions ont été soigneusement ignorées.

Dans un élan de créativité budgétaire, la municipalité a décidé de concentrer ses dépenses sur des choses dont personne n’a demandé. Par exemple, un nouvel édifice en forme de toque de cuisinier géante trône désormais au centre-ville, offrant une esthétique culinaire douteuse et un abri pour les pigeons.

Le parc municipal, autrefois un lieu de détente apprécié des résidents, a été transformé en un jardin botanique de cactus. «Nous voulions ajouter un peu de piquant à la vie des gens», a déclaré le conseiller municipal Hortensia Épineuse, en ajustant son chapeau de cowboy orné d’épines.

Cependant, toute tentative de demander des comptes sur ces choix de dépenses inhabituels a été immédiatement étouffée. Les citoyens curieux ont été confrontés à une nouvelle étiquette – ils sont maintenant qualifiés d’extrémistes de droite et de partisans de Trump. «Poser des questions, c’est pour les gens qui détestent les toques de cuisinier géantes et les cactus,» a déclaré le porte-parole de la mairie, Gérard Générique.

Un groupe de citoyens concernés, désireux de comprendre les choix budgétaires de la ville, a organisé une pétition. Ils ont été accueillis par une parade municipale de clowns qui jonglaient avec des calculatrices et lançaient des billets de banque en l’air. «Nous voulions rendre la pétition plus divertissante,» a expliqué le maire Gaspilleur en jonglant maladroitement avec trois ballons en forme de billets de 100 dollars.

Les citoyens persistants ont également été accueillis par une campagne de relations publiques astucieuse. Des affiches ont fleuri dans toute la ville, montrant des personnes soulevant un immense point d’interrogation avec l’avertissement : «Interroger, c’est trumper!» Une stratégie visant à décourager toute question gênante sur les choix de la municipalité.

Malgré les tactiques décourageantes, certains citoyens demeurent intrépides. «Nous voulons simplement comprendre où va notre argent. Est-ce trop demander?» demande Marcelle Mystifiée, une résidente déterminée à percer le mystère des dépenses de Bureaucratieville.

Alors que la ville économise en dépensant plus sur des projets qui semblent sortis tout droit d’un rêve étrange, les citoyens attendent toujours des réponses. La seule certitude dans cette affaire est que, à Bureaucratieville, le mystère des dépenses reste une énigme aussi insaisissable que la raison derrière une toque de cuisinier géante au sommet d’un gratte-ciel municipal.

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