Dans une scène digne d’une comédie théâtrale, des manifestants séparatistes pacifiques ont envahi les rues, clamant leur désir ardent d’un pays uniquement francophone. Armés de pancartes vibrantes de revendications et de fautes d’orthographe, ils ont déclaré la guerre aux méchants anglophones tout en proclamant la suprématie du français. Un paradoxe linguistique qui pourrait laisser perplexe même le dictionnaire.

Les manifestants, membres du mouvement «Langue Pure, Pays Pur», défendent avec passion la cause de la préservation de la langue française au Québec. «Nous voulons un pays où le français règne en maître, sans la moindre concession à d’autres langues», déclare Monique Grammaire, porte-parole xénogenrée auto-désignée du groupe. «Notre pays sera un havre pour la francophonie, où chaque phrase sera comme une mélodie poétique, dénuée de toute influence étrangère.»

Cependant, l’ironie n’est pas perdue dans ce théâtre de contradictions. Alors que les manifestants exigent une nation immaculée sur le plan linguistique, leurs pancartes croulent sous les fautes d’orthographe, transformant leur quête d’une orthographe irréprochable en un spectacle comique digne d’un épisode de sitcom. Certaines pancartes sont tellement remplies de fautes qu’il est pratiquement impossible de comprendre le sens du message.

Sur l’une des pancartes, on peut lire : «Nou voulont l’inpedentansse, pa lé engliciste!» Un slogan un brin ironique, puisqu’il est truffé de fautes et d’anglicismes. Un autre manifestant brandit fièrement une affiche avec l’inscription : «Pour un pay ou la lengue francai sontait souvraine!» On ne sait pas si la «langue francai» devrait être un mélange entre le français et l’italien, mais cela donne matière à réflexion.

Interrogée sur cette apparente contradiction, Monique Grammaire nie tout en bloc. «C’est une tactique subtile pour dénoncer l’invasion des fautes d’orthographe dans notre belle langue», explique-t-elle avec un sérieux déconcertant. «Nous les utilisons délibérément pour montrer à quel point la menace est grave.»

Les manifestants séparatistes sont également déterminés à créer un pays où la tolérance règne en maître, du moment que cette tolérance s’étend uniquement à ceux qui partagent leurs idées. «Nous serons un modèle de tolérance et d’harmonie, tant que vous ne parlez pas anglais, n’appréciez pas la culture anglophone, et ne remettez pas en question notre vision idyllique du monde», déclare Monique avec une assurance inébranlable.

La situation prend une tournure surréaliste lorsque le groupe insiste sur le fait que leur pays sera le plus accueillant au monde, à condition que vous acceptiez les règles strictes et ne posiez aucune question. «Nous serons une nation de tolérance, à condition que vous n’ayez aucune tolérance pour les autres langues, cultures, ou opinions», ajoute-t-elle, sans détecter le paradoxe flagrant.

En fin de compte, cette manifestation séparatiste linguistique se transforme en un spectacle où la défense de la langue française est éclipsée par des fautes d’orthographe hilarantes et une vision de la tolérance qui semble curieusement sélective. Dans cette comédie linguistique, l’indépendance grammaticale pourrait bien être la seule chose à laquelle ces manifestants parviennent à s’attacher avec constance.

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